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Ce type de base provient de lat. ŭnctum ‘graisse, onguent’ qui est dérivé par substantivation du participe passé du verbe lat. ŭngere ‘graisser, enduire’ avec la signification ‘ce qui est gras’. Dès le 2e siècle s'ajoutait le sens d''onguent', les deux acceptions s'étant conservées à nos jours, p.ex. dans ita. unguento ou pms. oit ‘Salbe’ (cf. Treccani). En même temps notre type est à la base de ron. unt ou de fur. ont, signifiant 'beurre' (cf. FEW 14: 29-30; cf. REW: 9057). Le type de base ancho est sans doute rattaché au même étymon que notre type de base (cf. *ongw en- ‛onguent, gaisse, beurre’, cf. Kluge (2012: 437).
(auct. Myriam Abenthum – trad. Sonja Schwedler-Stängl)
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(auct. Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
ACARIEN, SE NOURRISSANT DE FROMAGE, UTILISÉ POUR LA FABRICATION DE CERTAINS FROMAGES - Concept (Visualiser sur la carte)
ACTION PROPOSÉE PAR DE NOMBREUX RÉSEAUX SOCIAUX POUR EXPRIMER SON APPRÉCIATION D'UN POST - Concept (Visualiser sur la carte)
ACTIVITÉ SPORTIVE, SUR LA NEIGE, AVEC LA PLANCHE DE NEIGE - Concept (Visualiser sur la carte)
AIRE DE DÉPÔT DES MATIÈRES RÉSIDUELLES ENCOMBRANTES - Concept (Visualiser sur la carte)
ALPAGE - Concept (Visualiser sur la carte)
(auct. Thomas Krefeld – trad. Christine Meinzinger)
(Voir Wikidata Q27849269)
Anke (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
„Anke(n), (remplacé par Butter) Sm ‛beurre’ per. haut-allemand de l'Ouest (XVIII siècle), moyen haut-allemand anke, ancien haut-allemand anko.
Bien que seulement l'allemand ait conservé le mot, on peut présumer que g. *ankwōn m. ‛gras, beurre’ est un continuateur de ig. ouest-européen *ongwen- ‛crème, gras, beurre’ (dans des niveaux d'Ablaut différents), cf. l. unguen n. ‛gras, onguent’, ancien-irlandais imb ‛beurre’ (*ṇgwen-) à la racine verbale ig. *ongw- ‛crémer’ en ai. anákti, l. unguere u.a. Donc originellement Also ursprünglich ‛onguent, graisse’.“ (Kluge, 47 s.v. Anke(n))
(auct. Thomas Krefeld – trad. Emilie Dangla)
ARBRISSEAU, DE LA FAMILLE DES LAMIACÉES, ÉPICE ET PLANTE MÉDICINALE, À FLEURS VIOLETTES - Concept (Visualiser sur la carte)
ASSOCIATIONS LOCALES, DANS LE BUT DE PROMOUVOIR ET DE VALORISER LE TERRITOIRE - Concept (Visualiser sur la carte)
AUBERGE, À LA CAMPAGNE, OÙ L'ON PEUT MANGER ET BOIRE, ET SOUVENT AUSSI PASSER LA NUIT - Concept (Visualiser sur la carte)
babeurre (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum – trad. Emilie Dangla)
baita (vor) - Type de base (Visualiser sur la carte)
En partant d'une vue italienne DELI propose roa. baita, bait < althochdeutsch wahta – en omettant pourtant slv. bajta 'maison mauvaise' ou gsw. (alémanique) Beiz, bar. Boazn, Beisl 'bistrot, troquet' (malgré sa grande diffusion, ce type manque dans SDS, Idiotikon et dans BSA), les formes germaniques citées ci-dessus avec ts, s ne s'expliquant pas.
D'un point de vue germaniste, Kluge (2011, 106 s.v. Beiz(e); et Beisel) attribue les formes gsw. (alémanique) et bar. (bavarois) à yiddish bajis 'maison' < hbo. bajit 'maison', ce qui ne correspond pas avec roa. t (cf. EWD I, 203). Historiquement, une transmission directe de l'hébreu (sans l'intérmédiaire du yiddish) est peu plausible, vu l'étendue de la distribution et le lien avec la vie alpestre. Ni la sémantique des formes préromanes (sens de 'cabane', 'chalet d'alpage', 'étable' etc.) ni celle des attestations slaves ('maison mauvaise') justifient l'hypothèse d'une diffusion à grande échelle d'un emprunt d'origine adstratale issu de la région de contact entre idiomes friouls et slaves; il semble nettement plus acceptable de supposer un emprunt adstratal du proto-roman pré-slave et pré-germanique des Alpes orientales. Selon toute évidence, il s'agit donc d'un mot alpin d'origine pré-romaine.
(auct. Thomas Krefeld – trad. Sonja Schwedler-Stängl)
*barica (lat) (* = Reconstitué) - Type de base (Visualiser sur la carte)
Barn (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
Dans le dictionnaire étymologique de Kluge, seulement la première signification 'mangeoire, stock de foin' est fournie avec le sens d'un récipient pour la nourriture. Dans d'autres dictionnaires en revanche, la signification d'une partie de bâtiment dans laquelle est stockée la nourriture est attestée (cf. BWB, DWB, Idiotikon). En anglais aussi il existe le nom barn comme "A covered building for the storage of grain; and, in wider usage, of hay, straw, flax, and other produce of the earth. (cf. OED).
L'étymologie du mot en allemand semble incertaine. Dans le dictionnaire étymologique de la langue allemande, un lien avec gem. *ber-a- 'porter' est envisagé ; y appartient sûrement aussi le vieil anglais beren ou bere-ærn, qui provient de bere 'orge' ; pour ce-dernier il n'existe pas d'équivalent en allemand.
(auct. Markus Kunzmann – trad. Emilie Dangla)
bassus (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum – trad. Pierre Herrmann)
BÂTIMENT D'ALPAGE - Concept (Visualiser sur la carte)
(auct. Thomas Krefeld – trad. Emilie Dangla)
(Voir Wikidata Q2649726)
BÂTON DE MARCHE, UTILISÉ POUR LA RANDONNÉE, LE TREKKING - Concept (Visualiser sur la carte)
Beil (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
En ancien haut-allemand, il est attesté sous la forme bîhal (cf. AWB s.v. bîhal) ; il s'agit d'un mot "exclusivement allemand et néerlandais“. Cependant, il existe des équivalents lexicaux dans certaines langues celtiques, comme par exemple en ancien irlandais : bíail, biáil ou en gallois : bwyall, bw(y)ell (cf. Kluge s.v. Beil).
(auct. Markus Kunzmann – trad. Emilie Dangla)
BEURRE - Concept (Visualiser sur la carte)
Les autres types de base appartenant au concept BEURRE sont intéressants d'un point de vue onomasiologique car ils sont motivés de manière très différente:
- comme consistance graisseuse et crémeuse, (cf. les types de base lat. pĭngue(m) 'graisse' et lat. ŭnguĕre 'frotter, graisser' avec la variante *ungĕre);
- comme procédé de fabrication (cf. type de base lat. *pisiāre 'écraser');
- comme technique de conservation (cf. type de base deu. Schmalz du verbe schmelzen).
(auct. Thomas Krefeld | Stephan Lücke – trad. Christine Meinzinger)
(Voir Wikidata Q34172)
Bitsche (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
Le DWB suppose une formation des mots slaves à partir du mot allemand Bottich. Pour le Bottich en revanche, le Kluge dit qu'il "a sûrement été emprunté au domaine romanche", mais fournit comme étymon une forme abrégée du mot apothēca 'cave à vins' (cf. Kluge s.v. Bottich), et on peut par ailleurs y lire que le mot est véritablement haut-allemand. Pour le Bitsche en soi, une autre étymologie est à considérer. Dans l'article du Treccani sur la bottìglia (cf. Treccani s.v. bottìglia), le mot en bas latin bŭ(t)ticŭla, un diminutif de buttis 'baril' est fourni comme étymon. Dans les dialectes suisse-allemands il existe également Butsch (cf. Idiotikon s.v. Butsch) et l'Idiotikon en cite un rhéto-roman butschin comme mot apparenté, qui correspond à l'ita. botticino. Si on suppose une Umlautung sous la forme d'une assimilation distante de la voyelle du radical par le /i/ et en bavarois une élévation plus tardive de /y/ à /i/, alors la Bitschn, comme elle est surtout trouvée dans les dérivés comme Millibitschn (cf. carte Milchbitsche) pourrait être expliquée ainsi.
(auct. Markus Kunzmann – trad. Emilie Dangla)
brama (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld | Stephan Lücke – trad. Emilie Dangla)
*brenta (xxx) (* = Reconstitué) - Type de base (Visualiser sur la carte)
*brod (gem) (* = Reconstitué) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum – trad. Pierre Herrmann)
*brottiare (vor) (* = Reconstitué) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
brousse (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
"D'apr. Brüch dans Z. rom. Philol. t. 35, p. 635, GAM. Rom.1t. 1, p. 369, t. 2, p. 38 et Gamillscheg dans Z. rom. Philol. t. 40, p. 148, ce groupe de mots est issu du got. *brǔkja « ce qui est brisé », dér. du got. gabruka « morceau » (FEIST, s.v. gabruka; KLUGE20, s.v. Brocken). E. Schüle dans Pat. Suisse rom., s.v. brochyè, estime au contraire qu'un terme got. peut difficilement s'être implanté dans le vocab. laitier des Alpes, et propose une base préromane *brottiare, d'orig. inconnue.” (cf. TLFi s.v. brousse 1).
(auct. Thomas Krefeld – trad. Sonja Schwedler-Stängl)
bruma (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
butyru(m) (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
L'expression grecque τὸ βούτυ̅ρον signifie 'graisse du lait' (τὸ πῖον τοῦ γάλακτος [Corpus Hippocraticum]). Dans le Corpus Hippocraticum (un collection de textes médicaux dont l'origine remonte à la période comprise entre le VIe et le IIe siècle avant J.-C.) on peut lire la description de la production de beurre par les Scythes. Ils produisaient du beurre à partir du lait de jument (Corp. Hipp., Morb. 4,20). Les processus qui y est décrit est exactement le même que celui qui est encore utilisé aujourd'hui: les Scythes auraient mis le lait de la jument dans un tonneau (récipients creux en bois: ἐς ξύλα κοῖλα) et l'auraient ensuite secoué. Le Corpus Hippocraticum ne dit pas comment les Scythes utilisaient le beurre (par exemple comme nourriture ou comme remède). Comme dans le Corpus Hippocraticum, Pline l'Ancien donne également l'impression que la production et l'utilisation du beurre étaient perçues comme quelque chose de typiquement "barbare" (NH 28, 35: e lacte fit et butyrum, barbararum gentium lautissimus cibus et qui divites a plebe discernat). Cela est peut-être lié au fait que dans la zone méditerranéenne des Grecs et des Romains, l'huile d'olive était (et est toujours) dominante en tant que matière grasse comestible. Dans la région gréco-romaine, le beurre semble donc avoir été utilisé moins comme une denrée alimentaire que comme un remède. En tout cas, les preuves de l'existence de βούτυ̅ρον/butyrum ne sont pas rares dans le contexte de la littérature médicale (à côté de Hippocrate, entre autre chez Celsus et Galien). Pline l'Ancien décrit également l'utilisation du beurre comme remède (par exemple, pour les douleurs cervicales: NH 28, 52). En plus du neutre βούτυ̅ρον, le grec connaît également une variante masculine ὁ βούτυ̅ρος. Le neutre et le masculin sont tous les deux accentués sur la troisième dernière syllabe (proparoxytons). Le mot latin a évidemment pris le dessus sur le mot grec (butyrum).
Pour le type de base butyru(m), il faut distinguer deux variations au niveau de l’accentuation:
- le latin paroxytones butӯru(m), auquel renvoie le type italien butirro (comparer avec DELI 179);
- le latin bútyru(m) avec accent initial du grec βούτυ̅ρον; c’est à partir de lui que s’est développé l’ancien français bure , respectivement le nouveau français beurre. Ce type est passé dans l’italien et a donné standardita. burro (comparer avec DELI 178).
Dans l’espace alpin, le type butyrum semble donc avoir évincé généralement la désignation unguere / *ungere 'étaler' renvoyant au latin.
(auct. Thomas Krefeld | Stephan Lücke – trad. Beatrice Colcuc | Pierre Herrmann)
cabane / capanna (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
On peut regrouper les variantes phonétiques de ce type morpho-lexical selon les critères suivants:
(1) variation du son initial du mot:
- [k-] concervé; cf. fr. cabane;
- [k-] palatalisé:
- [k-] > [ts-]; cf. frp. tsˈăvănə
- [k-] > [tɕ-]; cf. romanche de l'Engadine chamanna;
- [k-] > [ʧ-]; cf. frp. ʧavˈaːna
- [-p-] conservé; cf. it. capanna;r
- [-p-] affaibli:
- - sonorisation [-p-] > [b-]; cf. fr. cabane;
- - sonorisation et spirantisation [-p-] > [v-];
- - sonorisation [-p-] > [b-]; cf. fr. cabane;
- [-a];
- [-ə];
- [-e];
- [-o].
(auct. Thomas Krefeld | Stephan Lücke – trad. Sonja Schwedler-Stängl)
*cala (lat) (* = Reconstitué) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann | Sonja Schwedler-Stängl)
capănna(m) (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
Le latin capanna sur lequel il se base n’est, selon FEW II, 246 qu’attesté une seule fois (chez Isidor); "son origine est obscure" (FEW II, 246). Les formes avec -m- forment une variante alpine; comparer avec DRG 3, 336-339. Concernant la sémantique des formes du romanche des Grisons, il s’agit : "Dans le sens 'cabane, maison simple, pauvre', le camona littéraire prend une place médiane entre le familier --> baita DRG (2,76) 'baraque, maison délabrée, mauvaise cabane’ et --> teja 'cabane, chalet d’alpage'. Comparer aussi avec --> fögler" (239).
(auct. Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
*cappellus (lat) (* = Reconstitué) - Type de base (Visualiser sur la carte)
Les Romains n’avaient en fait pas l’usage des couvre-chefs. Seules les petites gens qui travaillaient beaucoup à l’extérieur portaient des couvre-chefs de différentes formes et en différentes matières pour se protéger. Du latin *cappellus, on obtient le français chapeau, l’italien cappèllo, l’engadin tśapé ainsi que le frioul tśapel . Selon Kramer (EWD II, 153) le mot de base ladin ćiapél ‘chapeau’ est un terme purement hérité. Dans notre région d’étude, on a pu aussi le retrouver pour désigner la CRÈME FOUETTÉE (carte *cappellus). Des dérivés du latin cappa ont pu être attestés pour désigner la mousse sur le cidre ou la bière ou la peau se formant sur le lait bouillant (comparer avec EWD II, 275). Ce sens métaphorique 'mousse' a aussi donné le diminutif latin *cappellus , (comparer avec EWD II, 291). On comprend ainsi pourquoi *cappellus retrouve son sens de crème fouettée; la traduction métaphorique de caput est motivée de la même manière.
(auct. Myriam Abenthum – trad. Pierre Herrmann)
caput (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum – trad. Pierre Herrmann)
caseu(m) (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
cautum (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
cellārium (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
De toutes façons, la phonétique des formes alémaniques et bavaroises est difficile, étant donné qu’elles ne montrent pas d’inflexion sur la prononciation de l’initiale [k-] sur le palais. Ce problème se ne se pose cependant pas seulement pour l’espace d’emprunt du sud de l’Allemagne mais aussi pour l’ensemble de l’espace d’emprunt romano-latin/allemand, comme le montre la cohabitation des formes qui ont voyagé (allemand oignon \ latin *cēpŭlla [REW 1820]) et celles qui n’ont pas voyagé (allemand caisse \ latin cĭsta 'panier', l’allemand pois de senteur \ latin vĭcia). Considérons aussi dans ce contexte le nom du fleuve allemand Neckar \ latin Nicer (comparer avec RE, XVII/1 et dKP, 4, 88), sans aucune prononciation sur le palais. C’est très probablement que ce nom a été emprunté avant 260-280 après J.-C., étant donné que les régions de la rive droite du Rhin de la Germania superior, y compris l’ensemble du cours du Neckar l’ont abandonné à cette époque; il en résulte ainsi un terminus post quem pour la prononciation sur le palais dans la partie septentrionale des Alpes faisant partie de l’Empire romain, ou, pour le dire plus prudemment pour le fait qu’il se soit imposé généralement. Car au regard de l’âge fondamentalement avancé de la prononciation romane sur le palais, il n’est pas convaincant d’argumenter ici sur l’époque de l’emprunt. Il faudrait bien plus compter sur le fait que des variantes qui ont voyagé, qui se sont conservées, qui n’ont pas voyagé et qui étaient innovantes aient coexisté pour une longue durée dans les premières langues romanes. Considérons que la plosive ne s’est absolument pas maintenue seulement dans le sarde, tôt romanisé, isolé et vraiment très à l’écart (comparer avec les exemples connus du sarde kentu 'cent' \ latin centu[m] et ainsi de suite), mais qu’elle semble aussi avoir existé dans le dalmate – dans ce cas, l’éloignement du roman alpin n’est plus très grand (comparer avec le dalmate kapula \ latin *cēpŭlla [REW 1820]).
(auct. Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
CENTIPÈDE, AVEC 15 PAIRES DE PATTES, VIT EN DESSOUS DE PIERRES - Concept (Visualiser sur la carte)
chamona (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Stephan Lücke – trad. Emilie Dangla)
chaschöl (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Emilie Dangla)
CHÈVRE - Concept (Visualiser sur la carte)
Wikidata
(auct. Markus Kunzmann – trad. Emilie Dangla)
(Voir Wikidata Q2934)
CHOUETTE, APPARENCE TRAPUE, AVEC UNE GROSSE TÊTE - Concept (Visualiser sur la carte)
clat (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Beatrice Colcuc – trad. Beatrice Colcuc)
coagŭlum (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
Pour le verbe latin coagulare 'faire cailler', transitif à l'origine, il s'est ajouté dès le 5e siècle l'emploi intransitif de 'cailler'. Le mot s'est généralisé dans toute la Romania, cf. p.ex. fr. cailler, ita. quagliare (vgl. FEW 2, 816-820, s.v. coagulare).
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Beatrice Colcuc | Sonja Schwedler-Stängl)
cohortem (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
Varrus expose deux origines du mot cohors qui lui semblent plausibles : selon lui, soit il se rapporte au verbe coorior et désigne ainsi le lieu autour duquel le bétail se « rassemble » (c’est la traduction de R.G. Kent [Varro. On the Latin Language, Volume I: Books 5-7. Translated by Roland G. Kent. Loeb Classical Library 333. Cambridge, MA: Harvard University Press, 1938]; ce sens est cependant difficile à concilier avec les sens attestés chez Georges, respectivement et surtout avec le sens premier de simplex oriri), soit, il entre en rapport avec le grec χόρτος qui de son côté se rapporte bien au latin hortus zusammenhängt (Varro, De Lingua Latina 5,88: cohors quae in villa, quod circa eum locum pecus cooreretur, tametsi cohortem in villa Hypsicrates dicit esse Graece χόρτον apud poetas dictam). Aussi bien hortus que χόρτος ont à l’origine un sens tout à fait similaire comme cohors (concernant χόρτος, comparer par exemple Il. 11, 774 oder 24, 640).
(auct. Thomas Krefeld | Stephan Lücke – trad. Pierre Herrmann)
colare (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
CONSTRUCTION, RUSTIQUE, EN PIERRE, TYPIQUE DE LA SUISSE ITALIENNE - Concept (Visualiser sur la carte)
CONTENEUR, POUR DÉCHETS, PETIT, SANS COUVERCLE - Concept (Visualiser sur la carte)
CONTENU, D'UNE PAGE WEB, PAR EXEMPLE DU TEXTE, DES IMAGES, DES VIDÉOS SUR INTERNET - Concept (Visualiser sur la carte)
CONTRIBUTION, POUR L'UTILISATION DE L'ÉNERGIE HYDROÉLECTRIQUE POUR LA PRODUCTION D'ÉNERGIE - Concept (Visualiser sur la carte)
crama (vor) - Type de base (Visualiser sur la carte)
En francais moderne, la forme crème s’est établie, qui a à son tour été emprunté par l’italien sous la forme de crema (cf. DELI 1: 295). Le type de base crama en revanche a surtout été maintenu en piémontais, lombard et en rhéto-roman, quand bien même remplacé avec la sonication du son initial cr- > gr-, comme par exemple roh. (sursilvan) groma / roh. (engadinois) gramma (cf. HWdR, 381; DRG, 7, 687, s.v. gramma).
Le type lexical allemand Rahm est également transmis par le type de base crama ; ainsi, sur la base des rapports de contacts linguistiques alpins, une nouvelle dérivation est proposée. Dans Kluge 2011, s.v. Rahm l’histoire du mot d’un point de vue indogermanique est décrit ainsi :
Rahm S[.]m ‛Sahne’ std. (11. s.), mhd. roum, mndd. rōm(e)[.] Du wg. *rauma- m. ‛Rahm’, aussi dans ae.rēam; et avec le son final en plus anord. rjúmi. Si l’on doit partir de *raugma-, on peut comparer avest. raoγna- n., raoγniiā- f. ‛beurre’. Autre origine incertaine. La forme du haut-allemand moderne repose sur un dialecte, qui a développé mhd. ou jusqu’à ā . Où Rahm et Sahne sont différenciés sémantiquement, il s’agit plutôt de la crème caillée. Dérivation préfixale : entrahmen; Dérivation particulaire : abrahmen. De même nndl. room." (Kluge 2011, en ligne s.v. Rahm 1)
Dans cette approche, les circonstances dialectales sont cachées ; il faut cependant prendre en compte que dans la région alpine, à savoir juste au sud de la frontière linguistique romano-germanique, le type fra. crème / ita. crema est très répandu (cf. carte crama).
Les types phonétiques correspondants avec les variantes des voyelles [æ], [e], [o] et [a] ramènent de toute évidence à une forme initiale commune [a], parce que l’élévation du /a/ > [e] ou > [æ] accentué dans la syllabe ouverte et l’arrondissement /a/ > [o] devant un labial passent inaperçu. Il en résulte un type de base crama, qui provient probablement du gallois (c’est-à-dire du celte) (cf. FEW 2, 1271-1274, s.v. crama). Le mot est au demeurant documenté chez Venantius Fortunatus (*540-600/610) qui est né à Valdobbiadene, soit au sud-est de la bordure des Alpes au nord de Trévise. Il serait peu probable que la zone commune des types synonymiques de l’allemand Rahm et du romanche crama s’explique par une rencontre fortuite. On devrait bien plus attribuer le même type de base gallo-roman à l’allemand.
La réduction du son initial lat.-roa. [kr-] > deu. [r-] doit être compris dans le contexte dans lequel au "neuvième siècle en allemand, le h- avant une consonne s’évanouit" (FEW 16, 249, s.v. *hrokk), comme documenté par de nombreuses autres formes analogues. Dans les premiers temps du contact linguistique germano-roman, la variante [hr-] devait encore exister, car le fra. froc 'habit' ne peut pas dériver de l’ancien haut allemand roc, mais seulement de hroc avec une substitution du fricatif laryngien par un fricatif labio-dental. Ainsi en atteste aussi Kluge:
"Rock[.] Sm std. (9. Jh.), mhd. roc, rok, ahd. (h)roc, as. rok [.] De wg. *rukka- m. ‛jupe’, aussi af. rokk. En dehors du domaine germanique, on peut comparer air. rucht ‛tunique’, kymr. rhuchen ‛manteau’. Tout le reste est confus. Il existe également une variante avec le son initial hr- dans ahd. hroc, as. hroc, afr. hrokk, qui a sûrement mené via le français à Frack (cf. Kluge 2011, en ligne, s.v. Frack). Également nndl. rok." (Kluge 2011, online, s.v. Rock).
On peut expliquer de la même façon la coexistence de l’anglais horse et de l’allemand Ross g. *hrussa (cf. Kluge 2011, s.v. Ross) et allemand röcheln à côté de nisl. hrygla ‛râles dans la gorge’, letton kraũkât ‛toux, excrétion de mucus’ indoeuropéen *kruk- ‛ronfler, râler, grommeler’ (cf. Kluge 2011, s.v. röcheln et équivalents).
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Emilie Dangla)
*crassia (lat) (* = Reconstitué) - Type de base (Visualiser sur la carte)
Dans les Alpes, ce type de base a donné naissance à quelques désignations isolées pour la CRÈME, donc pour la partie grasse du lait.
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Sonja Schwedler-Stängl)
CRÈME - Concept (Visualiser sur la carte)
(auct. Stephan Lücke – trad. Christine Meinzinger)
(Voir Wikidata Q13228)
crŭsta (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Stephan Lücke – trad. Pierre Herrmann)
DISPERSION, DU POLLEN, AU MOMENT DE LA FLORAISON DES PLANTES - Concept (Visualiser sur la carte)
DOMAINE D'ACTIVITÉ, AMÉNAGEMENT DU PAYSAGE, AVEC UNE ATTENTION PARTICULIÈRE À L'ENVIRONNEMENT - Concept (Visualiser sur la carte)
Eimer (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
En plus des attestations linguistiques germanophones, on trouve aussi des mots apparentés dans les dialectes slovènes, ici surtout avec la signification de 'seau', comme par exemple ajmar ou ajmarelj, ejmpar, jempa, lambar et lempa (cf. Karte Eimer). Des formes de mots apparentés se trouvent dans tout le territoire Est alpin, surtout sous la forme d'emprunts dans les dialectes slovènes. Justement, la réalisation phonétique sous forme d'/empar/, à laquelle on peut conclure de par les attestations linguistiques du SLA, montre la transmission de ce type de mot par l'intermédiaire du bavarois, où Empa s'applique aussi. Les dictionnaires (cf. DWB: s.v. Eimer; EWBD: s.v. Eimer) considèrent l'ancien haut-allemand eimbar (cf. AWB: s.v. Eimer) comme un dérivé du lat. amphora, qui fut lui-même emprunté au gr. ἀμφορεύς (amphoreús) (cf. Kluge: s.v. Eimer).
(auct. Markus Kunzmann – trad. Emilie Dangla)
ESPACE PLAT, ENTRE LE REMBLAI ET LE POINT LE PLUS PROFOND D'UNE RIVIÈRE - Concept (Visualiser sur la carte)
excŏcta (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
Cependant, il convient de noter que deux types phonétiques coexistent en ladin:
(a) avec son initial [ʃk-] (cf. [ʃkota] à Livinallongo ainsi qu'au Frioul)
(b) avec son initial [tʃ-] (cf. [tʃot(e)] dans le reste de la Sella-Ladinia) ; il semble, que ce soit un emprunt du bavarois du Tyrol du Sud (cf. EWD II, 199-200).
Le type de base est remarquable d'un point de vue sémantique, car il fournit un exemple caractéristique d'une polysémie métonymique: Il décrit les deux produits qui résultent en cours de cailler le lait ou en cours de chauffer et bouillir le petit lait (lat. EXCOQUERE), c'est-à-dire d'une part le liquide et d'autre parte la masse de fromage (le sérac) et les particules de protéines (cf. VALTS IV, 204).
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Christine Meinzinger)
exsūctus (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
FAIT AVEC DES GRAMINÉES ET DES RACINES POUR FILTRER LE LAIT - Concept (Visualiser sur la carte)
FÈVE, VERTE, JEUNE, MANGEABLE AVEC LES GRAINES - Concept (Visualiser sur la carte)
flōrem (flōs) (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
En partant de ‚floraison‘,flōs désigne souvent LA MEILLEURE, LA PLUS BELLE PARTIE D’UNE CHOSE, ainsi en latin flos aetatis ‘la fleur de l‘âge, la force juvénile, la plénitude de la jeunesse’ (comparer avec Georges, s.v. flōs), une expression qui s’est maintenue jusque dans le roman (comme dans le français la fleur de l´âge ‘la jeunesse’; comparer avec FEW, 3, 630-638, s.v. flōs). Le français fleur de la farine ‘la partie la plus fine de la farine’, l’italien fior della farina, la langue de l’Engadine flur d´farina ou le suisse allemand Blume (comparer avec FEW, loc. cit.) sont motivés de la même manière. De même, en partant de ‚floraison‘, on comprend les sens qui ont à voir avec la SURFACE, le POINT LE PLUS ELEVE des choses, comme dans l’ancien français et le moyen-haut français à fleur de ‘à la surface, au niveau de’.
Les deux dimensions sémantiques (‚bon‘ et ‚haut‘) motivent peut-être même ensemble la désignation du concept CRÈME qui se développa déjà en latin ((flos lactis ‘crème’) et qui est bien attesté encore aujourd’hui dans notre champ d’étude (comparer avec l’italien fior di latte ‘crème'). Dans ce sens, on comprend aussi aisément des verbes comme le français défleurer ou le nouvel occitan sanflurá, sonflurá 'abrahmen' (comparer avec FEW, loc. cit.).
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
FORCE DE POLICE SPÉCIALISÉE DANS LA PROTECTION DU PATRIMOINE AGRO-FORESTIER - Concept (Visualiser sur la carte)
formaticu(m) (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Beatrice Colcuc)
fraìma (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
D'autres dictionnaires révèlent que le type n'est pas seulement présent au Sud de la Vénétie et au Ponte nelle Alpi, mais également dans d'autres variétés de la province de Belluno, surtout dans l'Agordino – mais également dans le Zoldotal, cette fois-ci avec la signification de 'automne' (cf. Rossi 1992, 314, s.v. fardìma; Pallabazzer 1989, 189, s.v. ferdíma). Il est intéressant que la forme traitée ici ne s'étend que jusqu'au territoire de la Sellaladinia et ne dépasse pas ses frontières (cf. Blad s.v. auton).
Ce type morpho-lexical appartient au type de base lat. frigĭdus ('froid') (FEW 3, 797 s.v. frigĭdus).
(auct. Beatrice Colcuc – trad. Emilie Dangla)
FROMAGE - Concept (Visualiser sur la carte)
Remarque préliminaire
Nous entendons par ce concept uniquement les produits laitiers composés des matières solides issues de la première décomposition du lait (due au caillage). À partir du liquide qui résulte également de ce processus (PETIT-LAIT DOUX) d’autres matières solides peuvent être extraites lors d’une deuxième coagulation, le résultat étant un produit laitier semblable au fromage, appelé ricotta en italien, Ziger en suisse allemand (alémanique); en allemand on utilise parfois le terme un peu déroutant Molkenkäse (‘fromage de petit-lait’). À la différence du fromage proprement dit, le SÉRAC ne contient pas de caséine mais un autre type de protéine, l'albumine.Histoire du concept
Le DHS (Dictionnaire Historique de la Suisse) précise que la fromagerie à l’aide de la présure, terme se référant ici à la production du fromage en ajoutant un agent coagulant pas nécessairement d’origine animale (présure), ne remonte peut-être pas à l’Antiquité dans toutes les régions concernées: «Comme les mots Käse, formaggio et fromage viennent du latin caseus et caseus formaticus (fromage fait dans une forme), il est probable que l'art de transformer le lait à l'aide de présure en fromage gras, salé et de longue conservation était connu par les Romains, qui l'apportèrent aux Celtes lorsqu'ils passèrent les Alpes. Dans l'Antiquité déjà, les régions alpines de la Rhétie exportaient du fromage. Au Moyen Age, avec le déclin de la civilisation latine, l'usage de la présure disparut dans les territoires alémaniques, mais il se maintint probablement en terres romanes. Des sources des XIIIe-XIVe s. attestent la production de fromage gras en Bas-Valais et en Gruyère. Les archéologues ont identifié dans des habitats saisonniers alpestres médiévaux (pour l'heure surtout en Suisse centrale) des équipements pour la préparation et le stockage du produit, tels des supports de presse à fromage, des sortes de trulli (entrepôts à coupole) servant à conserver le lait et le fromage, ainsi que des grottes qui pourraient avoir eu la même destination. A Bergeten (Braunwald, aujourd'hui commune de Glaris Sud), dans le canton de Glaris, on a découvert une cave creusée dans le roc avec système de rafraîchissement par eau. On ignore quel type de fromage y mûrissait.» (Dominik Sauerländer/Anne-Marie Dubler) (source de la traduction: DHS s.v. fromage).Ceci dit, il y a d’autres évidences linguistiques (plus nombreuses) qui semblent corroborer l’hypothèse d’une continuité de ces pratiques laitières depuis l’Antiquité. Il semble que les Romains aient déjà repris des techniques de laiterie avancées des peuples alpins de l’époque pré-romaine. Les termes Senn (armailli, berger d’alpage), Ziger (sérac), Brente (bouille, réservoir de lait à porter sur le dos) et tomme sont pré-romains sans équivoque. Une autre couche lexicale est d’origine latine: Schotten (lactosérum), Gebse (récipient bas en bois cylindrique), Käse (fromage) Hubschmid 1951). Des recherches archéologiques récentes ont confirmé l’ancienneté des techniques laitières alpines, parlant de «découvertes prouvant l’existence d’activités alpestres dès la fin du IIe ou le début du Ier millénaire av. J.-C.» (Reitmaier 2016, 28; cf. aussi Carrer 2012 et Carrer et al. 2016).
Citons dans ce contexte un passage révélateur de la Historia naturalis de Pline concernant la laiterie romaine et son vocabulaire spécialisé qui, après avoir traité les types de lait selon les différentes espèces vivantes (y inclus l’homme), poursuit ainsi:
«[...] omne autem igne spissatur, frigore serescit. bubulum caseo fertilius quam caprinum, ex eadem mensura paene altero tanto. [...]
Coagulum hinnulei, leporis, haedi laudatum, praecipuum tamen dasypodis, quod et profluvio alvi medetur, unius utrimque dentatorum. mirum barbaras gentes quae lacte vivant ignorare aut spernere tot saeculis casei dotem, densantes id alioqui in acorem iucundum et pingue butyrum. spuma id est lactis concretior lentiorque quam quod serum vocatur; non omittendum in eo olei vim esse et barbaros omnes infantesque nostros ita ungui.» (Plinius 1906, 11, 96, 238 s.)
Traduction anglaise:
«All milk is made thicker by fire and turned into whey by cold. Cow’s milk makes more cheese than goat’s milk, almost as much again from the same quantity. [...] The curds of the roebuck, hare and goat are praised, but that of the rabbit is the best, and is even a cure for diarrhoea — the rabbit is the only animal with teeth in both jaws that has this property. It is remarkable that the foreign races that live on milk for so many centuries have not known or have despised the blessing of cheese, at most condensing their milk into agreeable sour curds and fat butter. Butter is a foam of milk of thicker and stickier substance than what is called whey; it must be added that it possesses the quality of oil and is used for anointing by all foreigners and by ourselves in the case of children.» (Plinius 1906)
D’abord, ce passage témoigne du fait que le LAIT DE VACHE (lac bubulum) était très prisé comme matière première pour la fabrication du fromage. On se rend compte aussi que caseus est mentionné dans le même contexte que le coagulum (cf. coagŭlum) (cf. coagŭlum) d’origine animal, ce dernier désignant ici très vraisemblablement la PRÉSURE; caseus n’est donc pas un terme générique pour désigner des produits laitiers, mais précisément le FROMAGE À PRESURE. Notons par ailleurs que caseus est mis en opposition avec acorem iucundum et butyrum – deux produits typiquement attribués aux barbaros (non pas aux Romains). Si l’interprétation des ces deux termes n’est pas évidente le sens de ‘beurre’ pour butyrum semble tout au moins plausible; quant au produit laitier caillé désigné par acorem iucundum on doit se contenter de supposer le sens possible de BABEURRE. Enfin, Pline nous apprend que serum désigne le PETIT-LAIT DOUX (ou LACTOSÉRUM) dont les données de VerbaAlpina fournissent des cognats bien attestés dans les Alpes occidentales piémontaises.
Une description détaillée de la fabrication fromagère se trouve chez Columella (7e livre, chap. 8) citant non seulement la présure animale mais aussi des coagulants végétaux (p.ex. la carthame des tinturiers ou la sève de l’écorce du figuier) ainsi que des récipients (mulctra ‘récipient à traire’) et des paniers pour former le fromage (fiscella, calathus, crates). Mais avant tout Columella nous donne une description détaillée de certaines séquences de la fabrication fromagère, notamment du salage, du formage et de la compression (v. ci-dessous) tout en valorisant la longue conservation du fromage mûri: «potest etiam trans maria permitti» (‘il peut être envoyé à travers la mer'; Columella ibid. chap. 6).
Termes génériques désignant le concept
Au sein de l’aire de recherche de VerbaAlpina, les parties germanophones sont dominées presque sans exception par le type Käse (fromage) provenant de lat. caseus, ce dernier n’ayant pas connu de continuité dans les domaines romanophones sauf en ladin dolomitique; on trouve plus fréquemment, en revanche, des cognats pour le diminutif latin caseolus, notamment en romanche. Pour les régions romanophones, les données relevées par VerbaAlpina indiquent qu’au lieu de lat. caseus c’est d’une part le mot pré-romain et probablement celtique tuma qui semble dominer notamment les Alpes occidentales françaises et francoprovençales et d’autre part lat. formaticus laissant transparaître la motivation évidente provenant du participe passé de lat. formare, ce qui montre qu’à l’origine, le sens du mot se limitait au fromage formé mûri et ne s’est élargi que plus tard. Vu que ce type est complètement absent dans les régions germanophones on peut inférer que sa diffusion romanophone se soit réalisée après la généralisation des idiomes germaniques dans les Alpes orientales et septentrionales. Reste à noter que le mot slovène sir ‘fromage’ a repris lat. serum ‘petit-lait’ par un glissement de sens métonymique.(auct. Thomas Krefeld – trad. Beatrice Colcuc | Sonja Schwedler-Stängl)
(Voir Wikidata Q10943)
Gaden (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
Le mot est documenté depuis le temps de l'ancien haut-allemand sous gadum ou gadem. À travers un mot pour 'laisser' ou 'libérer', on peut faire un lien avec des mots d'autres langues indo-européennes. Pour le germanique, on comptabilise *ǵhə-t-mo- ‛espace libre, pièce vide’ (cf. Kluge 2011, en ligne s.v. Gaden). En danois aussi, gade signifie 'route' (Duden s.v. Gaden). Dans le territoire étudié par VerbaAlpina, le mot fait le plus souvent partie de mots-composés, d'autant plus dans les dialectes alémaniques de la Suisse, où il désigne une pièce unique (pièce pour le lait, étable sur l'alpage, pièce pour le foin dans la grange alpine) (cf. Idiotikon s.v. gădem), tandis qu'il désigne surtout dans le Tyrol du Sud une grange. Dans le Tyrol du Nord, on utilise au contraire des formes sur la base de Stadel; cf. aussi le Ore', soit l'espace libre entre les maisons. Gaden ou Gadem était déjà considéré comme vieilli au XIXème siècle, comme le montre un coup d'oeil dans le dictionnaire des frères Grimm. À cette époque, le mot existait autant au neutre et au masculin (cf. DWB s.v. Gadem).
(auct. Markus Kunzmann – trad. Emilie Dangla)
GARANTIE, D'UNE BONNE QUALITÉ DE L'AIR, PAR DES MÉSURES SPÉCIFIQUES - Concept (Visualiser sur la carte)
Geiß (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
Gepse (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Marina Pantele – trad. Emilie Dangla)
gumьno (sla) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Aleksander Wiatr)
Hacke (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
D'après le Kluge, Hacke est une formation instrumentale dérivée du verbe hacken (cf. Kluge s.v. Hacke). Le type se limite aux langues germaniques de l'ouest (ancien haut allemand : hackōn, mnd. hakken, moyen haut-allemand/moyen néerlandais : hacken, néerlandais. hakken, aengl. -haccian, ang. to hack) (cf. DWDS s.v. hacken). Hacke comme désignation du concept PARTIE ARRIÈRE DU PIED manque en allemand supérieur et en moyen haut-allemand, et le cas échéant parce que la désignation Ferse y est utilisée.
(auct. Markus Kunzmann – trad. Emilie Dangla)
HERBE, QUI POUSSE SUR LES RIVES DES LACS ET DES ÉTANGS, AVEC DES TIGES ROBUSTES, HAUTES, EN FORME DE TUBE - Concept (Visualiser sur la carte)
hiša (sla.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Aleksander Wiatr – trad. Emilie Dangla)
hûs (goh) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Thomas Krefeld – trad. Christine Meinzinger)
hutta (goh) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Markus Kunzmann – trad. Emilie Dangla)
iŭncus (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld | Stephan Lücke – trad. Emilie Dangla)
Jauche (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Marina Pantele – trad. Emilie Dangla)
kajža (sla.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Aleksander Wiatr – trad. Emilie Dangla)
Kessel (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
Le nouveau haut-allemand Kessel proviendrait du diminutif du lat. catinus (cf. Georges s.v. catīllus), soit catīllus. Un emprunt au latin a dû avoir lieu tôt puisque katil(s) (cf. Wulfila, Mk 7, 4) en gothique et dans bien d'autres langues germaniques est attesté comme désignation d'un récipient en métal (cf. DWB s.v. Kessel; DWDS s.v. Kessel; Kluge s.v. Kessel).
(auct. Markus Kunzmann – trad. Emilie Dangla)
kotel (sla.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Aleksander Wiatr – trad. Emilie Dangla)
koza (sla) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Aleksander Wiatr)
koza (sla.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Aleksander Wiatr – trad. Emilie Dangla)
Kreister (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
On pourrait envisager une dérivation du lat. crista, qui signifie en premier lieu 'la crête du coq'. L'étymologie, qui au premier abord semble peu claire, devient plus compréhensible quand on considère que des mots avec la signification de 'crème' et 'crête de montagne' en sont également dérivés (cf. ita. cresta, fra. crète), qui pourraient tous avoir pour caractéristique sémantique 'en haut' en commun. Dans des habitations alpines simples, des coffres abritant les équipements servaient de lieux de couchage.
(auct. Markus Kunzmann – trad. Emilie Dangla)
Kübel (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
Le mot est attesté en ancien haut-allemand comme kubilo depuis le Xème siècle (cf. AWB: s.v. kubilo). Surtout dans les régions viticoles de la bordure sud des Alpes, lat. cūpa désignait un gros récipient en bois. Depuis le nord de l'Italie, le mot a atterri dans le territoire de l'allemand supérieur (cf. trent. ku'ej 'Melkeimer'); la forme initiale est selond le EWBD (s.v. Kübel) ancien provençal cubel 'petite cuve'; sont attestés également des dérivés tels que cubelot ou en moyen latin cubellus (cf. FEW2, 1550 s.v. cūpa). Tous proviennent du lat. cūpella , que le Kluge cite également comme étymon (cf. Kluge: s.v. Kübel). Des dérivés de Kübel se trouvent dans l'ensemble du territoire des Alpes de l'Est (cf. Karte Kübel); le détour proposé par le EWBD par l'ancien provençal semble inutilement compliqué.
(auct. Thomas Krefeld | Markus Kunzmann – trad. Emilie Dangla)
Kuh (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Markus Kunzmann – trad. Emilie Dangla)
lacciata (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Beatrice Colcuc – trad. Beatrice Colcuc)
lăcte(m) (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Stephan Lücke – trad. Emilie Dangla)
LIEU, DANS LEQUEL LE LAIT EST RASSEMBLÉ POUR D'AUTRES TRANSFORMATIONS - Concept (Visualiser sur la carte)
LIEU, DE COLLECTE, DES MATIÈRES RÉSIDUELLES TRIÉES - Concept (Visualiser sur la carte)
LIEU OÙ ATTACHER LES ANIMAUX POUR L'ENTRETIEN DES SABOTS - Concept (Visualiser sur la carte)
LIEU, OÙ LES TOURISTES SONT INCITÉS À PAYER DES PRIX EXCESSIFS POUR DES SERVICES OU DES OBJETS DE FAIBLE VALEUR - Concept (Visualiser sur la carte)
lonьcь (sla) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Aleksander Wiatr – trad. Christine Meinzinger)
maceria (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
Ces deux types morpho-lexicaux sont majoritairement basés dans les Alpes italiennes de l'Est (voir la carte pour māceria), où le type de base brièvement commenté ici a pu se dégager comme anthroponyme et toponyme (vgl. Pallabazzer 1972, 71). Quelques exemples sont localisés sur cette carte (la liste n'est pas complète).
Comme nom de famille, Masarei (māceria + suffixe -etum) perdure spécialement dans les Dolomites, surtout à Livinallongo del Col di Lana et à Colle Santa Lucia.
(auct. Beatrice Colcuc – trad. Emilie Dangla)
magiostra (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Beatrice Colcuc – trad. Beatrice Colcuc)
Mahd (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Markus Kunzmann – trad. Emilie Dangla)
marmolada (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
La Marmolata est avec ses 3343 m la plus haute montagne des Dolomites. Sa face nord est couverte par un glacier, qui s’étendait avant jusqu’au Fedaia-Pass (2057 m), mais qui est aujourd’hui limité à la partie supérieure de la montagne.
Dans Tagliavini 1934 (202) ainsi que dans Pult 1947 (41) le mot marmolada est fourni avec la même signification pour le dialecte de Livinallongo del Col di Lana. Le mot désignerait ainsi avant tout le sommet des Dolomites, tandis que le sens de ‘glacier’ pourrait être le résultat d’un processus métonymique. Ici il convient de faire le commentaire suivant : la Marmolata est une montagne imposante, qui se trouve entre les territoires communaux de Livinallongo, Canazei, Rocca Pietore et Falcade. Par conséquent, on pourrait s’attendre au même mot ou à ses variantes dans les idiomes voisins (tout au moins Canazei, parce que Rocca Pietore et Falcade ne constituent pas des points d’enquête AIS). Toutefois, la carte AIS affiche le type marmolada seulement à Arabba avec la signification ‘glacier’. À Penia, près de Canazei (p. 313), /ˈʤaʧɐ/ et /ʤaʧˈoŋ/
sont cités (soit le type morpho-lexical glace (aussi avec le suffice -on) (roa. f.), tandis qu’apparaît /ˈʒatso/ (type morpho-lexical ghiaccio roa. m.) à Zuel, légèrement à l’Est, près de Cortina d'Ampezzo (p. 316).
Malgré la référence avec la signification GLACIER dans la littérature sur le sujet énumérée ci-dessus, il ressort de certains relevés de Livinallongo del Col di Lana, que Marmolada n’est connu dans le territoire étudié que comme nom de la montagne. Malheureusement, le crowdsourcing ne donne pour le moment aucune référence pour la commune Livinallongo et le concept GLACIER. Toutefois, les personnes interrogées sont toutes des locuteur.rice.s natif.ve.s du dialecte en question. Il semble ainsi justifié de poser la question de la légitimité de l’attestation linguistique marmolada. À cet égard, on peut d’un côté avancer l’hypothèse que le mot marmolada cité dans l’AIS serait le résultat d’un malentendu survenu dans le cadre de la collecte de données : tandis que l’explorateur voulait savoir quel mot est utilisé pour le GLACIER dans le dialecte, l’informant pourrait à tort avoir donné le nom de la montagne. Tagliavini 1934 et Pult 1947, ainsi que Masarei (Blad) pourraient avoir rédigé leurs commentaires dans leur entrée dans le dictionnaire sur la base de l’attestation AIS contestable (volume III, 1930). D’un autre côté, on pourrait aussi supposer que le mot était au début du 20ème siècle, lorsque la collecte de données de l’AIS a été réalisée, encore couramment utilisé pour GLACIER, mais qu’il n’est aujourd’hui plus connu. Parmi les personnes que nous avons interrogées, il y avait également des locuteurs d’un âge avancé, qui prétendaient ne jamais avoir entendu ou utilisé le motmarmolada avec la signification de ‘glacier’. La première hypothèse paraît donc plus plausible.
(auct. Beatrice Colcuc – trad. Emilie Dangla)
mascarpa (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum – trad. Pierre Herrmann)
Mist (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Marina Pantele – trad. Emilie Dangla)
muaglia (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
Puisque muaglia ne désigne pas seulement l'individu, mais également le collectif et de surcroît le TROUPEAU DE *VACHES*, il est exclu que le type soit en rapport avec le lat. mulgēre, TRAIRE. En revanche, un lien a été établi avec lat. mōbilia (n. Pl.) (FEW6, 3: 1 s.v. mobilis]). La désignation soulève également la mobilité du cheptel et devrait être compris comme un complément de la propriété non-mobile, de l'immobilier. Le muvel (m.) (roa.) qu'on peut croiser en Basse-Engadine, et qui y désigne le BÉTAIL est également dérivé du lat. mōbilis (FEW a.a.O.).
(auct. Stephan Lücke – trad. Emilie Dangla)
muaglia (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Stephan Lücke – trad. Emilie Dangla)
mucca (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
Le marché au bestiaux de Lugano (la soit-disant "Fiera Grossa") qui eut lieu chaque fois en octobre de 1513 jusqu'au début du XXème siècle approvisionnait toute l'Italie du Nord avec du bétail de la Suisse centrale et de l'Ouest ainsi que de l'Autriche limitrophe (voir HLS s.v. Lugano [3 – Neuzeit]). Il se peut que des fermiers toscans soient venus au marché au bétail de Lugano (voir Tommaseo/Bellini ib[id]). Par conséquent, il est possible qu'un mot toscan se soit développé à partir de la désignation suisse-allemande qui est apparue dans le Tessin. Probablement mucca constitue un syncrétisme de vacca et mungere 'traire' (voir Hall 1940; cf. aussi Tommaseo/Bellini, ib[id]). Le grc. Μυκάω 'mungere', cité comme possible origine par Tommaseo/Bellini ib[id] pour mucca n'est pas attesté dans le LSJ. La forme médiale μῡκάομαι qui y est recensée signifie 'mugir, gronder' et n'est donc sémantiquement pas à mettre en lien avec MUNGERE/TRAIRE.
(auct. Stephan Lücke – trad. Emilie Dangla)
Mugg (gem) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Stephan Lücke – trad. Emilie Dangla)
mŭlgēre (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
Un lien avec Malga serait sémantiquement possible, mais est problématique d’un point de vue phonétique à cause de l’autre voyelle.
Lat. mulgere tout comme l'all. melken et le grc. ἀμέλγειν – remontent selon Kluge, 614 à l'indogermanique *melǵ- 'traire'.
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld | Stephan Lücke – trad. Emilie Dangla)
muvel (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Stephan Lücke – trad. Emilie Dangla)
NEIGE, EN GRANDE QUANTITÉ, SOUFFLÉE PAR LE VENT, PROFONDE ET MEUBLE - Concept (Visualiser sur la carte)
*nīta (vor) (* = Reconstitué) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
Odel (gem.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Marina Pantele – trad. Emilie Dangla)
OUTIL, POUR LE TRANSPORT EN VRAC DES MATÉRIAUX - Concept (Visualiser sur la carte)
pannus (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
pasteur / pastore (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Aleksander Wiatr – trad. Emilie Dangla)
PEAU SUR LE LAIT, PAR REFROIDISSEMENT APRÈS LA CUISSON - Concept (Visualiser sur la carte)
pellīcia (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
On remarquera que les formes alémaniques sont toutes masculines, tandis que le roman pleʧɑ 'crème' (dans la vallée de Münster du canton des Grisons) fait référence à un genre féminin, et, dans cette mesure, correspond au français pelisse et à l’italien pelliccia 'fourrure’ (comparer avec FEW, 8, 162-164, s.v. pĕllīceus). Concernant les formes alémaniques, il semble s’agir de là de développements secondaires d’un emprunt déjà adapté au genre du type allemand Pelz (qui, bien entendu, renvoie en dernier lieu au latin pĕllīceus; comparer avec Kluge, 692) et non de restes d’un substrat roman local, qui devraient de par leur genre plutôt correspondre au soi-disant féminin pleʧɑ.
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
pĕllis (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
PETITE ENTREPRISE POUR LA TRANSFORMATION DU LAIT - Concept (Visualiser sur la carte)
PETIT-LAIT DOUX - Concept (Visualiser sur la carte)
(auct. Stephan Lücke)
(Voir Wikidata Q185009)
piéria (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
Il s'agit des points suivants :
- 305 (San Vigilio di Marebbe) : la pyéyura\t
- 313 (Penía) : ampyérie, ampiéries\t
- 314 (Colfosco) : ls pírias (Pl.)\t
- 315 (Arabba) : la pyéria\t
Kramer EWD confirme les attestations mentionnées par l'AIS et indique en même temps d'autres expressions présentes dans différentes localités ladines liées au type piéria.
Ce type morpho-lexical est à relier au type de base goh. peri/beri (voir EWD 5, 277-278), qui aujourd'hui est représenté par la forme deu. Beere. Les formes ladines pour le concept fraise doivent donc être considérées comme des emprunts linguistiques.
Dans les variétés ladines, ces formes se sont développées essentiellement par deux processus linguistiques : d'une part par un processus morphologique au cours duquel un suffixe a été attaché au type de base et, d'autre part, par un processus phonologique qui a induit la voyelle tonique -e- à diphtonguer en -ie-. En ce qui concerne le premier processus, la suffixation a eu lieu à travers le suffixe -ICA> -ia (pour les variétés badiotta et fodoma pīria), -ULA > -ora (marebbano pìriora) und -INA > ena (Piccolino pírghena (voir EWD 5, 277-278). Le processus de diphtongaison est typique des variétés ladines. En ce qui concerne les variétés du val di Fassa, le préfixe AMP- (cazét ampyéria) a été attaché au type de base (voir EWD 5, 277-278).
Ce type morpho-lessical ne doit pas être confondu avec le mot norditalien pour la entonnoir píria, impíria, inpíria ou de l'Italie du centre pétria, pítria, pítriola : bien que les deux formes piéria ("fraise") et píria (entonnoir) semblent similaires à première vue, elles sont le resultat de deux processus etymologiques différentes. Les différentes attestations dialectales d'entonnoir peuvent venir du latin pletria (cf. Ascoli 1877, 96).
(auct. Beatrice Colcuc – trad. Beatrice Colcuc)
pinguĕ(m) (lat) - Type de base (Visualiser sur la carte)
(auct. Myriam Abenthum | Thomas Krefeld – trad. Pierre Herrmann)
*pinguis (lat) (* = Reconstitué) - Type de base (Visualiser sur la carte)
Certaines désignations ont dans leur radical une ressemblance phonologique tellement évidente qu’on ne peut quasiment pas mettre leur appartenance en question :
- (1) roa. pigna, avec les variantes des voyelles [ɪ, e, ɛ, a] etc.;
- (2) sla. pinja, un romanisme manifeste, puisque son aire de répartition est connectée à (1);
- (3) roa. pinacc, une forme avec suffixe de (1);
- (4) roa. panaglia (avec une variante ici avec une voyelle initiale du radical non accentuée qui correspond à celle dans (1)); avec ce type ce sont les variantes avec les voyelles du radical non accentuées qui dominent [a] .
- (5) Le type également connu en italien standard pignatta 'pot' ainsi que sa variante masc. dialectale fréquente (cf. AIS 973) est à mettre en relation avec (1) ; il est certes plutôt documenté avec le sens ‘pot en terre cuite’ dans le territoire étudié par VA (cf. AIS 955), mais il désigne en-dehors de ce territoire, notamment en Émilie-Romagne expressément un pot, dans lequel sont créées de petites portions de beurre en battant (avec une cuillère en bois entre autres) (cf. la légende du AIS, Karte 1206, type C).
- latte di pigna BABEURRE, soit mot-pour-mot ‘lait de la baratte’ (en trentin).
Toutefois, le renvoi suggéré de l’ita. pignatta à l’ita. pigna 'pomme de pin' (< lat. *pīnea[m]) – "prob. [...] per la somiglianza di forma delle più antiche pignatte con una pigna" – n’est pas convaincant d’un point de vue sémantique ; certes la forme conique de certains pots en terre cuite ou en bronze peut rappeler celle d’une pomme de pin (cf. DELI). Mais un indice historique scientifiqueplus sérieux pour l’étymologie est indiqué par la carte AIS déjà citée 955 LA PENTOLA (PIGNATTA) DI TERRACOTTA : elle comporte également une liste de désignations du VASE EN BRONZE (AIS 955_2), qui ont été en partie transférées dans le territoire alpin en particulier, puisqu’elles dérivent d’un matériel complètement différent pour la fabrication de casseroles, à savoir du soit-disant Speckstein, ita. steatite, laveggio, allemand aussi Lavetz(stein) (cf. le commentaire à propos de AIS-Karte 963, LA MARMITTA ainsi que AIS 970 IL VASO PER LO STRUTTO). Ce matériel polyvalent et en comparaison facile à utiliser grâce à sa dureté inférieure, et qui fut surtout exploité dans les montagnes lombardes et tessinoises, était également utilisé pour la manufacture d’autres objets, comme par exemple de fours, qui sont en romanche aussi appelés pegna,, roh. (engadin) pigna (HWdR, 571; LRC, 798; pigna, pegna 'four en stéatite' cf. le commentaire de l'AIS 937; ces fours sont d’ailleurs “quasiment cubiques” (AIS 937, Kommentar) et n’ont aucune ressemblance avec des pommes de pin.
Ainsi, il s’agit ici d’un cas clair de polysémie métonymique (et pas d’homonymie) ; pigna 'four' et pigna '‘récipient pour le barattage’ sont nommés d’après le matériel à partir duquel les deux ont été construits – la stéatite. Il n’est cependant pas absolument indispensable de supposer un étymon pré-romain, comme le suggère Alexi Decurtins dans LRC, 798) pour le romanche pegna | pigna 'four'. Mais en revanche officiellement, la proposition *pinguia (du lat. pĭnguis 'gras') de B.B. Pellegrini entrerait en ligne de compte comme étymologie. Cependant pas de manière elliptique de pinguia(m) (ollam) au sens du ‘récipient (= lat. olla) pour le gras’ ("Recipiente particolare per conservare il grasso, fosse esso strutto, sugna, o burro cotto, oppure un arnese elementare per fare il burro" ([1976, S. 171 cit. DELI 928]), mais aus sens d’un minéral ou rocher analogue à une matière grasse de par son apparence ou sa consistance (cf. inspiré de manière analogue, l'allemand Speckstein). Par conséquent lat. *pinguia (petra) ‘stéatite’ est suggéré comme type de base pour (1)-(5).
Les nombreuses formes avec la voyelle du radical [ɐ, a] présentent une grande influence onomasiologique évidente de par panna 'crème' à séparer étymologiquement. En revanche, n’appartiennent pas à ce type
(6) lombard pench, roh. paintg 'beurre', qui renvoie plutôt à pĭnguis 'gras' (HdR).
(7) roh. penn 'babeurre'
pourrait être une régression sur la base de pigna ‘baratte’. Après tout, le babeurre en est drainé.
Le schéma suivant montre la famille de mots (flèches vertes), ainsi que les significations documentées (flèches rouges).
En ce qui concerne la motivation métonymique de la polysémie, on peut constater le transfert des désignations de la matière première naturelle vers des artefacts produits à partir de celle-ci de plus en plus complexes (récipient simple > appareil mécanique) jusqu’à la fonction liée à ceux-ci.
(auct. Thomas Krefeld – trad. Emilie Dangla)
pischada (roa.) - Type morpho-lexical (Visualiser sur la carte)
(auct. Thomas Krefeld – trad. Emilie Dangla)